Se permettrait-on de ranger Paul Valéry parmi les classiques, quand son œuvre, en cette année 2017, entre dans le domaine public ? Et surtout Paul Valéry est-il ou devient-il pour autant un auteur grand public ? À bien y regarder, cette œuvre n’est pas des moindres. Une foultitude d’essais réunis notamment sous les titres Cahiers, Tel quel ou Variété ; et puis ce qu’on appellera le versant poétique avec La jeune Parque ou Charmes ; et puis encore bien d’autres pièces difficilement classables comme Monsieur Teste, Dialogue de l’arbre ou L’Âme et la danse, pour ne citer que ces trois-là. Alors, grand public ? Certes non et, surtout, bien malheureusement. Encore trop confiné dans une certaine représentation plus ou moins raide de la poésie et de l’intellectualité, Paul Valéry demeure, quoi qu’on en dise, une sorte de grand auteur vénérable et lointain et difficile d’accès, alors que la découverte et la lecture d’un texte comme L’homme et la coquille, proposé dans ce volume richement illustré, permet d’apprécier, enfin, le mouvement d’une pensée et d’une sensibilité inextricablement liées, au point d’entendre Paul Valéry lui-même se permettre de parler d’une poésie des merveilles et des émotions de l’intellect.