Paranoid Park, titre du film, titre du texte qu’écrit Alex pour extérioriser sa culpabilité, est le nom d’un lieu : skatepark rêvé et fantasmé autour duquel se plient et se déplient un accident, des visages, des images. Récit tournant autour de la remémoration d’un événement caché, il confronte le jeune skateur, Alex, à « d’autres niveaux de choses » qui sont autant de niveaux de perception et d’appréhension du réel, s’accrochant à un visage pour mieux en montrer les ombres, les masques et les refoulements. Adaptant un roman de Brian Nelson, Van Sant déstructure volontairement la linéarité de l’histoire pour proposer un récit en spirale, fondé sur la répétition, sur la mémoire, et sur la résonnance d’un événement qui a déjà eu lieu.
Répétitions et variations, fragmentation du monde et du récit, mouvement entre ciel et terre des skateurs, métamorphose des lieux et des formes, palimpseste musical : Paranoid Park reprend l’ensemble des mouvements à l’oeuvre dans le cinéma de Gus Van Sant. Le présent ouvrage propose sept « cercles », ou sept « séries », comme autant d’entrées dans le film et dans l’oeuvre de Van Sant, sept variations autour d’un film.
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