Il semble y avoir peu à dire des photographies de Matthieu Marre, qu’elles ne disent elles-mêmes mieux que les mots. « Ce qu’il y a à dire du printemps, le printemps le dit », prétendait le poète François Jacqmin. Ainsi en va-t-il de certaines images, de certains univers dont la grâce sans prétention peut vous toucher à la manière d’un petit coup de foudre ou d’une révélation, et susciter en vous un désir de contemplation, d’observation voire de recueillement timide et silencieux, ample toutefois dans sa respiration. Voyage de noces ou voyages tout court ; l’amour et l’amitié, l’arrivée de l’enfant ; des réunions de famille, avec ou sans prétexte ; les baignades et les saisons, l’errance ou l’absence, la beauté incongrue ou évidente – et surtout la lumière, cette matière première de la photographie avec laquelle tant de photographes oublient si souvent de collaborer. On songe, parmi les auteurs déjà publiés chez Yellow Now, à Benoît Richard, à Bernard Plossu, à Louise Narbo...
Une autobiographie ? Mieux et plus que cela : une histoire. Belle, simple, formidablement touchante.
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