« Quand on fréquente Cabourg depuis plus de trente ans, au regard que l’on porte aujourd’hui sur la petite cité normande s’impose immanquablement la lecture d’un palimpseste. Les traces profondes de son histoire, bien que de plus en plus occultées, déformées par notre époque de bétonnage à tout va, y sont encore décelables pour qui entretient une relation étroite avec l’œuvre de Proust et garde assez fidèle la mémoire des lieux qu’il a connus naguère. Ce livre recompose fragment par fragment une réalité qui doit autant à l’autorité de la fiction proustienne et à l’observation sur le vif mais sans ménagement de la station balnéaire dont l’écrivain fut longtemps un hôte assidu, qu’à l’expérience, d’abord émerveillée puis déçue, que l’on peut avoir de Cabourg à présent. Mais Balbec à jamais demeure un territoire préservé des atteintes du temps. »
Né au Maroc, Pierre Silvain passe son enfance au bled. Après des études aux Beaux-Arts puis en droit, il entre dans l’administration des Finances où il fait carrière, parallèlement à ses activités littéraires. Il quitte le Maroc après l’indépendance du pays et vit désormais à Paris. Depuis 1960, il a publié plus d’une vingtaine de livres (romans, nouvelles, théâtre et essais). On se souviendra de Le Brasier, le fleuve (coll. « L’un et l’autre », Gallimard, 2000) et de Le Jardin des retours (Verdier, 2002), très beau livre sur Pierre Loti au Maroc, en écho au Maroc de l’enfance de l’auteur. Pierre Silvain, comme son ami Jacques Borel, est un fervent lecteur de Proust et a porté en lui ce Côté de Balbec durant des années.
|