Lors d’une première édition dans un ouvrage collectif (Montaigne, 1533-1592, publié en 1992 par l’Escampette pour le 400e anniversaire de la mort de Montaigne), ce texte avait été salué comme l’un des plus pertinents et des plus lumineux jamais écrits sur Montaigne et l’invention de la littérature. Lourenço nous montre avec évidence comment, pour la première fois, un homme se prend pour sujet exclusif de sa critique, de son investigation et de sa création. « La découverte de l’Homme comme étant sa propre Amérique. » On lit le texte de Lourenço comme la relation des voyageurs partis à la découverte des terres inconnues, comme un journal de bord. Si bien que Lourenço reste fidèle, en parlant de Montaigne, à la mythologie et à l’histoire portugaises des « grandes découvertes ». Ce texte, devenu assez introuvable, devait connaître une nouvelle édition pour lui seul. La voici…
Eduardo Lourenço développe une véritable pensée de la littérature. Ses essais parcourent l’histoire littéraire des XIXe et XXe siècles, sans cesser de faire des incursions dans le temps et l’espace, jusqu’à Camões et Montaigne. On lui doit aussi quelques-uns des textes de référence sur Pessoa (De l’intranquillité, Aden, 2003 ; Fernando Pessoa : roi de notre Bavière, Chandeigne, 1997). Ses essais sur l’Europe lui ont valu en 1988 le Prix européen de l’essai Charles Veillon, et il est considéré aujourd’hui comme le plus grand essayiste du Portugal. Il a également publié à nos éditions Camões, 1525-1580 (1994), Le Miroir imaginaire (1994) et La Splendeur du chaos (2002).
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