Comment s'emparer de "l'éternel de l'instant", pour susciter cette mélodie, cette musica callada, propre à Di Pasquale, si notre relation au monde procède d'une étrangeté radicale ? Il ne nous reste qu'à marcher, faute de pouvoir mesurer ce qui se dérobe, à commencer par l'espace et la substance des choses. Face à un monde qui hésite sur son existence, le poète entreprend de construire une architecture mais sereine du vide, pour lutter avec un adversaire qui est peut-être le Destin, ou Dieu, ou soi-même - ou pire encore : personne.
C'est Victoria Ocampo, dans la revue Sur, qui révèle les premiers poèmes de Roberto Di Pasquale, né à Buenos Aires en 1922. Avec Julio Cortazar, José Luis Romero, Alberto Salas et Anderson Imbert, il crée la revue Buenos Aires Literaria. Architecture sereine du vide propose une suite significative de poèmes anciens et récents qui permet d'entrer dans l'univers si particulier de Roberto Di Pasquale.
Philippe Delaveau, ici traducteur, a publié des recueils de poèmes (Eucharis, Le Veilleur amoureux, Labeur du Temps, Petits gloires ordinaires, Editions Gallimard; Cent sous pour la reine, Editions de la Différence...), une traduction de Bède le Vénérable (Editions Gallimard).
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