Cela ressemble à la lettre-journal d’un être enfermé et libre, parcourant des espaces divers à la fois réels et imaginés, un temps qui s’écoule fatalement rythmé comme nos vies. Qu’est-ce que vivre, qu’est-ce que vieillir ? Dans cette voix narrative d’un masculin usé s’immisce par trois fois la voix du poème, trois « chants ». comme dans toute l’œuvre d’Hélène Sanguinetti, il s’agit toujours d’affirmer qu’au milieu du désastre – et le désastre désigne autant notre difficulté à nous tenir parmi les autres qu’à nous porter nous-mêmes – un chant est possible. Chant cassé, aussi lucide que têtu. Englués, mortels et vivants, nous sommes : à nous de chanter jusqu’à la fin. La poésie d’Hélène Sanguinetti est habitée par toute les expériences littéraires, depuis les contes et les légendes jusqu’aux proses et aux poésies les plus contemporaines. Elle est tout autant témoin des expériences de vie, au sein desquelles se trouvent les expériences du corps. Dans cette trajectoire poétique s’y affirme dans l’ensemble des œuvres polymorphes de l’auteur, et singulièrement dans ce Domaine des englués.

Hélène Sanguinetti est née à Marseille en 1951. Elle vit à Arles. Elle a publié son premier livre de poésie, De la main gauche, exploratrice (Flammarion, 1999). Elle est traduite en anglais, en finnois, slovène, corse, espagnol. Ses principaux livres récents sont : D'ici, de ce berceau (Flammarion, 2003); Le Héros (Flammarion, 2008) ; Et voici la chanson (L’amandier, 2012).