Catalogue de la 4e manifestation d’art public (Liège 2012). Huit structures gonflables dans la ville. La proposition de Johan Muyle de rassembler des artistes autour du gonflable possède entre autres qualités ce double intérêt de questionner le médium et par voie de conséquence de se pencher sur les problématiques plasticienne et sculpturale qui lui sont propres. À considérer l’histoire de l’art contemporain, il n’y a pas un artiste du gonflable mais beaucoup s’y sont arrêtés le temps de l’une ou l’autre création. Le gonflable serait donc cet espace anecdotique dans la production plastique de l’artiste, "une langue mineure, un devenir minoritaire", pour reprendre les mots de Gilles Deleuze dans ses Dialogues (1977). Le gonflable est aussi cette feinte, ce mime de la monumentalité : si les sculptures d’OPENAIRS en imposent par leur taille, elles ne sont en réalité qu’un peu d’air emprisonné dans une enveloppe. Les oeuvres seraient à l’image d’un hypothétique caméléon que Jonathan Swift décrit comme le reptile "[…] qui, dit-on, ne se nourrit que d’air, est celui de tous les animaux qui a la langue la plus agile".
Artistes : Audrey Frugier, Sophie Giraux, Peter Kogler, Claude Lévêque, Johan Muyle, ORLAN, Frédéric Platéus, Elvis Pompilio. Textes : Pierre Henrion. Quelques propos sur l’art public. Cécilia Bezzan/Thimothée Chaillou. C’est gonflé.
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