Cosmo Vitelli (Ben Gazzara), patron d’une boîte de strip-tease à Los Angeles, est contraint par la mafia locale de tuer un bookmaker chinois pour rembourser une dette de jeu. Si ce bref résumé ne semble guère répondre aux préoccupations de John Cassavetes, le projet de Meurtre d’un bookmaker chinois (1976-1978) n’est pourtant pas si éloigné de Une femme sous influence, qu’il vient d’achever, et surtout de Opening Night (1978), son film suivant. Cassavetes s’approprie les codes du film noir et plus souterrainement ceux de la comédie musicale pour dessiner un portrait bouleversant d’un homme seul, acculé à accepter un terrible marché pour, croit-il, conserver sa liberté.
Professeur en Études cinématographiques à l’université Rennes 2, codirecteur de la collection « Le Spectaculaire/cinéma » des Presses universitaires de Rennes, Gilles Mouëllic est l’auteur de nombreux articles et conférences consacrés aux rapports entre la musique et le cinéma en général (et le jazz et le cinéma en particulier). Menées dans le cadre du programme international de recherche « Technès » (Des techniques audiovisuelles et de leurs usages : histoire, épistémologie, esthétique) dont il est le responsable français, ses recherches actuelles portent sur l’histoire des techniques de prise de son. Son dernier essai, publié aux éditions Yellow Now, a pour titre Improviser le cinéma (2011).
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