"Le fugace est saisi et métamorphosé en trace. Le poème réflechit cette opération et la rend sensible dans son espace. L'ombre, alors, bat comme une aile que les yeux ne voient pas : elle est à l'intérieur de la vue. Elle indique, non sans ironie, que l'essentiel va d'un mot à l'autre sans que cette circulation, qui est seulement lisible, se donne à voir. Ce qu'on ne voit pas, tout en percevant sa présence, est pareil à l'oubli, qui renferme la disparition tout en étant, et lui seul, propice à l'apparition. D'où ces deux vers d'une évidence inépuisable : 'le ciel est un manteau lucide / l'oubli s'y cache pour penser'." (Bernard Noël)
Né à Rochefort-sur-Mer en 1945, Claude Margat est romancier, poète, essayiste et peintre. Imprégné de culture chinoise, proche de l’académicien François Cheng et de la sinologue Yolaine Escande, il peint, depuis 1990, de grands paysages à l’encre de Chine. Deux missions Stendhal l’ont conduit en Chine où il a exposé ses peintures et rencontré deux grands calligraphes, Qin Zhu Yi et Li Shou Ping. Il a publié des romans chez Flammarion (Tous les jours, Ménagerie), des recueils de poèmes chez Unes (Carte d’identité, Je contemplais, Vers le ciel, Regard dedans) et des essais à La Différence (Poussière du Guangxi, L’horizon des cent pas, Daoren) et beaucoup de livres d’artistes avec différents peintres.
En poésie, il est très proche de Bernard Noël qui préface ce nouveau livre. Poésie du regard et du dépouillement, de la recherche de l’équilibre physique et spirituel. Ce qui impressionne, c’est la perfection de la parole pour parvenir à rendre évident la complexité du rapport au monde. En cela, le poète rejoint le calligraphe. Préface de Bernard Noël.
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