Artaud. Antonin Artaud. Qu’il s’agisse de ma fascination pour les écritures de la parole, deNl’éblouissement qu’a pu susciter en moi la découverte du théâtre balinais ou de la combustion déclenchée par les ciels tourbillonnants de Van Gogh, je retrouve encore et toujours la présence d’Artaud, son ombre incantatoire, au coeur de mon propre parcours. Nous avons tous été, à des degrés divers, sonnés par la lecture d’Artaud, comme si celui-ci ne cessait jamais de soulever le lecteur hors de son lieu, littéralement de le transfigurer. Il était temps pour moi de dire un peu de ma dette – une dette d’esprit. Voici donc ces Variations Artaud comme une déclaration de beauté violente, poème entêtant qui ferait feu de tout bois, revendiquant ellipses et courts-circuits. Pas sur Artaud, mais avec Artaud. Une fugue qu’on voudra bien lire comme un exercice d’exaltation sereine. Zéno Bianu Portrait de couverture : Antonin Artaud par Ernest Pignon-Ernest.
Signataire du Manifeste électrique dans les années 1970, Zéno Bianu est l’auteur d’une oeuvre multiforme, interrogeant la poésie, le théâtre et l’Orient. Il est notamment l’auteur de Infiniment proche (Gallimard), La Troisième rive (Fata Morgana), Le battement du monde (Lettres vives), Les Poètes du Grand Jeu (Poésie / Gallimard), Un magicien (Actes Sud-Papiers) et Chet Baker, déploration (Le Castor astral).
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